Perofella

Fiche Technique

Titre original : ペロフェラ
Editeur : TMA

Casting : Tsubomi
Hikaru Shiina
Yuria Kiritani
Chika Arimura

Durée : 120 minutes

Contexte

En 2012, c'est l'euphorie Persona 4. Le jeu est sorti il y a quelques années, mais il a gagné en popularité grâce à son adaptation animée, Persona 4 the Animation, tandis que Persona 4 Arena et Persona 4 Dancing All Night ont été annoncés. Atlus a bien là sa véritable poule aux œufs d'or, de quoi permettre à la licence Persona de briller jusqu'à la sortie de Persona 5.

Pourtant, il est un projet qui sort des sentiers battus. Le manga, les recueils anthologie co-signés par de nombreux auteurs, l'anime, la pièce de théâtre, les spin-off vidéoludiques, les produits dérivés... tout semblent avoir été fait... sauf la parodie pornographique. Ce manque est comblé le 25 mai 2012, date de sortie du film dans les enseignes spécialisées japonaises, en DVD ainsi qu'en Blu-ray, s'il-vous plaît. Evidemment, la production reste non officielle, aussi utiliser le titre "Persona" semblait impossible, à moins de vouloir un procès de la part d'Atlus. Le film prend pour titre "Perofella", avec pour étymologie le "Per" de Persona, et le "fella" de... On vous laisse deviner (le mot japonais étant transparent vis à vis du français).

Malheureusement, trouver des informations sur la réalisation est difficile, aussi il n'est pas simple de trouver l'auteur de ce dérivé particulier, et le scénariste de cette pépite qui s'ancre sans mal dans la continuité du scénario de Katsura Hashino.
En revanche, le nom des actrices est bien mis en avant. Tsubomi incarne Yukino Amagi, Hikaru Shiina campe Chiyo Satonaka, Yuria Kiritani interprète Rie Kumikawa, et Chika Arimura a le rôle de Kaneto Shirobane. Les noms sont déformés sans soucis, il n'était pas question de garder les identités d'origine. Pour les protagonistes masculins, nous avons droit à Goro, Yosuke Funamura, et Kenichi.

Synopsis

Au lycée Yasogami, Goro semble s’intéresser à Chiyo Satonaka pendant que Yosuke batifole avec Kaneto Shirobane. Kenichi rend visite à Rie Kumikawa, tandis que Goro (encore lui) va séduire Yukino Amagi. Un scénario dans la lignée de celui du jeu, vous dit-on.
En 2 minutes de film, le social-link de rank 10 avec Chiyo semble atteint.

L'adaptation

Aguicher le fan de Persona 4, c'est jouer avec ses fantasmes par rapport au jeu d'origine. Le soft d'Atlus proposant un peu de fan-service et jouant sur la dimension amoureuse des social-links, l'idée de voir surgir des dôjinshi et autres parodies adultes n'a rien d'étonnant, d'autant plus que Persona 4 the Animation a largement tiré sur la fibre fan-service du quatrième opus. Pour Perofella, l'équipe du film a joué à fond la carte de la référence à l'anime, dans la forme du moins. Le film s'ouvre sur un opening et se conclut sur un ending, à la manière d'un anime, deux génériques dont les musiques sont des contrefaçons à peine masquées de Sky's the Limite de Shihoko Hirata, et de Beauty of Destiny de la même chanteuse accompagnée par Lotus Juice. Pas de paroles toutefois, car l'envie d'avoir un procès au dos ne devait pas tenter la production.

Alors, l'apparition des demoiselles lors des générique peut bien rendre, les cosplay présents s'avérant convaincants pour la gente féminine. Mais l'équipe a bien compris que les spectateurs seront essentiellement des hommes, ce sont eux qui sont visés, aussi ils n'en ont que faire des personnages masculins. Un vague sosie de Yû Narukami cinquantenaire, et le tour est joué. Difficile alors de rester sérieux face aux génériques qui, par leur alchimie, forment un cocktail absurde au possible. Si la réalisation voulait rester sérieuse, c'est raté.
Du côté des demoiselles, des cosplay fidèles aux personnages d'origine.
L'enrobage démontre une certaine saveur sur d'autres clins d’œils aux jeux. Les statistiques sociales sont présentes, mais elles sont différents du Persona 4 que l'on connait. Laissez tomber les connaissance et le courage, accueillez plutôt le niveau "otaku", la barre de fétichisme ou le degré de "belle gueule". Dans Perofella, tout est en finess. On ne reviendra pas en long et en large sur le contenu du film qui ne se préoccupe pas de son scénario. On notera que le non-respect au jeu a été poussé jusqu'à la formation des binômes qui ne fait jamais penser aux couples que les instants fan-service du jeu original ont planté dans l'imaginaire des fans. Yû, Yosuke et Kanji (du moins leurs équivalents), finissent avec Chie, Naoto et Rise. Si on voulait pousser la critique, on pourrait reprocher l'incohérence de ce choix narratif par rapport au désir d'émoustiller les fans de Persona 4 sur le plan hormonal.
Une volonté de copier/coller les génériques de Persona 4 the Animation, un effet kitsch réussi.

Où trouver ce chef d'oeuvre ?

Aussi surprenant que cela puisse paraître, Perofella reste disponible très facilement dans les point de vente dématérialisés. Evidemment, il n'est pas dur de trouver le film de manière illégal sur certains sites. Mais on sera surpris de voir qu'Amazon.jp le propose toujours par le biais de revendeurs, aussi bien en Blu-ray qu'en DVD. Le film n'est jamais sorti en France, mais qui s'en étonne, et qui s'en soucie ?
Voici Yosuke Funamura et... Goro. Vous ne savez pas qui c'est ? Nous non plus.

Conclusion

Evidemment, cet article n'a que pour volonté d'être une review humoristique de l'un des dérivés les plus étonnants et moqués de Persona 4. Mais le film étant bel et bien réel, relever son existence peut amuser comme intéresser certains fans.
Perofella n'est pas un film à prendre au sérieux, le kitsch est très présent dans cette parodie pornographique, preuve en est ses génériques qui constituent une belle source de meme pour la communauté de fans. Il conviendra aussi de souligner que Perofella est davantage une parodie de Persona 4 the Animation que du jeu original.
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